De la céramique

Quand j’étais en classe de 4ième (dans les années 90) je me suis inscrite à un atelier de « poterie ». Je n’ai longtemps pas vraiment su pourquoi j’avais choisi cet art plutôt qu’un autre, alors même que j’adorais le dessin et dessinais tout le temps.

Pour certaines choses je dirais qu’il « faut » du recul pour mieux se comprendre, que cela s’applique au sens figuré pour le présent ou au sens propre pour le passé qui fait ce que nous sommes. Vous saisissez la fractale? Je comprends désormais que j’ai une propension naturelle à « voir » les choses au sens métaphorique, à les voir en 3D et mon imagination fait le reste des dimensions. Ma mémoire également est très puissante et celle-ci, connectée à mes émotions , me permet de revivre des sensations passées très lointaines.

C’est ainsi que je me suis réinscrite cette année, en 2025, à un atelier que mon âge me fait désormais appeler « céramique ». Quand je dis « mon âge » en y ajoutant ces guillemets, je sous-entend que toute chose, même pour les plus ouverts d’esprit n’est pas toujours aisée à assumer. C’est comme l’autre jour, quand j’ai entendu un adulte de mon âge dire « le par-terre » au lieu de dire « le sol ». D’autres diront « le manger » au lieu de « la nourriture ».

Il n’y a pas de honte à conserver en soi cette mémoire de l’enfance qui permet à notre enfant intérieur de mieux se connecter à nous. C’est en assumant cela que je me suis décidée non pas à faire de jolies tasses ou des dessous-de-plats comme les « madames » autour de moi mais à me lancer dans la confection de ce monstre tout mignon que j’avais en tête. Ce pot à fleurs réconfortant.

Car oui, quel que soit l’âge, tout le monde a besoin de sa dose de réconfort.

Sans Nul Autre Pareil